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Galerie de toit de voiture : quelles précautions et règles de sécurité ?

La galerie de toit est indispensable, en absence d’un véhicule utilitaire, pour transporter des objets volumineux, encombrants ou de grandes longueurs. Sous forme de coffre, elle offre aussi, le complément de volume nécessaire pour embarquer les bagages d’une famille entière. Cet aspect pratique s’accompagne cependant de contraintes dans le mode de conduite du véhicule, d’une réglementation spécifique à l’accessoire et d’impératifs particuliers de sécurité.

Quelle charge admissible pour une galerie de toit ?

Il n’y a pas de réponse universelle à cette question. La charge que l’on peut faire supporter à une galerie de toit dépend de critères aussi variés que la charge utile du véhicule, le poids admis par le constructeur sur la structure supérieure de l’habitacle, le type de véhicule (tourisme, 4×4, fourgon, VUL…) l’utilisation prévue (route, tout-terrain, dévers…) et la charge maximale portée par le dispositif de portage (barres de toit ou galerie de toit).

Comment définir la charge utile propre à chaque véhicule ?

La charge utile du véhicule ne figure sur aucun document officiel. Il convient de l’extrapoler en soustrayant le poids à vide, précisé au repère G.1 du Certificat d’immatriculation ou sur la plaque de tare pour les camionnettes et les remorques, du poids total en charge PTAC (Repère F.2 du CU ou sur la plaque signalétique). Notons au passage, que la charge utile est constituée du cumul de toutes les masses transportées à l’intérieur et à l’extérieur du véhicule, y compris du poids des passagers, de la tare de la galerie elle-même et de tous les accessoires optionnels.

Charge maximale admise sur le toit du véhicule

La charge maximale autorisée par le constructeur sur le toit du véhicule est mentionnée dans chaque livret d’entretien, quelle que soit la marque du véhicule, au chapitre « transport de bagages« . La charge intrinsèque supportée par la galerie, dépend :

  • du type de montage (simples barres de toit ou galerie structurée) ;
  • des matériaux dans lesquels elle est fabriquée (acier, alliage d’aluminium, composites…) ;
  • du mode de fixation (boulonnage fixe, étriers, points de fixations prévues par le constructeur du véhicule…) ;
  • de l’échantillonnage structurel (sections, épaisseur, résistance mécanique…).

Chaque accessoire présente donc une résistance nominale propre, indépendante de la charge autorisée sur le toit. Cette capacité de charge est notifiée sur les documents accompagnant l’accessoire. En pratique, cette charge s’étale généralement entre 50 et 100 kg, pour une voiture particulière et jusqu’200 kg pour certains véhicules utilitaires.

Le poids total roulant

Pour compléter la notion de surcharge, il convient de respecter aussi, le poids total roulant autorisé (PTRA). C’est la masse techniquement et administrativement autorisée pour un véhicule lorsqu’il est attelé d’une ou de plusieurs remorques (train roulant). En France, pour définir la capacité de remorquage, il suffit de soustraire le poids total en charge, porté au repère F.2 de la carte grise, du poids total roulant, figurant au repère F.3 de la CG. Cette caractéristique, habituellement explicitée sur le manuel d’utilisation du véhicule tracteur, n’est pas à rapprocher du PTAC de la remorque, mais du son poids effectif au moment du contrôle. En clair, si un véhicule affiche un poids total roulant de 2500 kg, pour un poids total en charge de 1600 kg, sa capacité de remorquage est de 900 kg. Rien n’empêche cependant d’atteler une remorque de 1 500 kg de PTAC, si son poids réellement pesé n’excède pas les 900 kg autorisés.

Incidence des surcharges sur le comportement routier du véhicule

La position haute du chargement a tendance à déséquilibrer le véhicule, de façon proportionnelle à son poids, à la poussée exercée par l’effet centrifuge latéral ou par l’inertie longitudinale. Il convient donc d’être particulièrement vigilant au changement de comportement du véhicule, en adaptant sa vitesse, sachant que notamment :

  • les distances de freinage augmentent sensiblement ;
  • dans les virages ou le bras de levier représenté par la hauteur, accentue la force centrifuge, donc la perte d’adhérence des roues opposées à la courbe. Ce phénomène physique peut provoquer une perte totale d’équilibre favorable au renversement soudain du véhicule ;
  • par vent fort latéral, les rafales peuvent engendrer une trajectoire en lacet initié par le ballant proportionnel à la charge et à la poussée du vent ;
  • en situation de freinage d’urgence, l’inertie de la charge démultiplie les efforts subis par les points de fixation au toit et par les sangles d’arrimage. Dans les situations extrêmes, leur point de rupture peut être atteint, projetant la charge, tel un projectile vers l’avant du véhicule.

Dernière incidence budgétaire, quel que soit le véhicule, les surcharges sont passibles, en France, de contraventions de 4e classe, cumulables par tranche de 500 kg au-delà de la charge autorisée. Elles peuvent même justifier l’immobilisation immédiate du véhicule.

Règles de chargement de la galerie de toit

La réglementation sibylline spécifique aux galeries de toit se cantonne aux notions de poids des charges développées plus haut et à quelques valeurs dimensionnelles :

  • La dimension latérale, de la galerie et de son chargement doit être contenue dans le format routier (2,55 m).
  • Le chargement ne doit, en aucun cas, dépasser l’aplomb avant du véhicule.
  • Le chargement peut dépasser l’aplomb arrière du véhicule de 3 mètres maximum. Les dépassements de moins d’un mètre ne donnent lieu à aucune obligation de signalisation. Supérieurs, un dispositif de signalisation réfléchissant de couleur rouge est obligatoire par tranches de 1 mètre.

Les textes ne font pas mention de restriction concernant la hauteur du chargement, mais il faut, là encore, redoubler de prudence, afin d’éviter les collisions lors des passages dont la hauteur est limitée (ponts, barres de gabarit, passages en tunnel, parkings souterrains, etc.).  Certes moins sujettes à dégâts matériels, mais significatives en termes de budget et de conséquences écologiques, la surconsommation de carburant, provoquée par l’amoindrissement aérodynamique de la galerie de toit et de sa charge augmente avec le poids et le volume transporté.

Savoir équilibrer les charges

Le poids autorisé par le véhicule et les équipements de portage comporte aussi une restriction sur la nature du chargement. Transporter le poids maximum autorisé sur une surface de contact réduite a toutes les chances de vous conduire à la catastrophe. Il faut donc, dans la mesure du possible s’attacher à répartir les poids de façon uniforme sur la plus large surface possible. Gardez aussi à l’esprit, que les galeries de toit, comme les barres transversales de portage sont conçues pour travailler en compression. Leur résistance à l’arrachement vertical est beaucoup plus aléatoire. Posés sur des barres de toit transversales, les objets longs et lourds dépassant largement sur l’arrière ont pour effet de faire porter la quasi-totalité du poids sur la barre arrière et de soulever la barre avant. Dès lors, chaque cahot favorise son arrachement accidentel. Il n’y a pas de parade à ce phénomène physique. La solution consiste à négliger les valeurs réglementaires ou éditées par les constructeurs, en limitant la charge pour soulager la barre arrière. Le même raisonnement est applicable aux galeries de toit, mais prend un caractère moins impérieux, du fait du nombre supérieur de points de fixations sur la caisse. De plus, la répartition des charges fractionnées est plus facile à répartir sur la surface plane d’une galerie ou d’un coffre de toit, par ailleurs plus aérodynamique. Les marchandises éparses et/ou de faibles densités doivent être maintenues, en place, par un filet de protection ou une bâche. De façon générale, les charges les plus lourdes sont disposées sur l’arrière du dispositif de portage de toit, pour éviter de surcharger l’essieu avant, plus fragile.

Dernier conseil : n’utilisez que des équipements homologués, portant de préférence, la norme NF.

Distinction entre charges dynamiques et charges statiques

Le poids autorisé par la galerie de toit dans les textes et les manuels d’utilisation s’entend généralement pour un véhicule en mouvement. Loin d’être anodine, cette considération prend une importance capitale dans certaines situations particulières. Prenons, l’exemple des tentes de toit, très à la mode en ces temps de demande croissante de déplacements de loisir. Une tente de toit et ses barres de support pèsent entre 50 et 80 kg, soit un poids raisonnablement supporté par la plupart des véhicules de tourisme. Par contre, leur capacité de couchage peut atteindre 3, voire 4 personnes. Si l’on considère une moyenne de 70 kg par personne, cela peut représenter une charge cumulée de plus de 300 Kg sur le toit, très supérieure à tous les standards en la matière. Pourtant, des centaines de ces tentes de toit équipent des véhicules de toute sorte, en sécurité et au plus grand bénéfice des utilisateurs. Il est donc, de fait possible, légal et sans danger, de dépasser largement les limites de poids autorisées par les constructeurs et la réglementation en vigueur, à condition que le véhicule soit immobilisé. On parle, alors de charge d’usage statique. Notez toutefois que cette surcharge peut nécessiter de multiplier les points d’ancrage sur la carrosserie ou le nombre de barres porteuses, afin de répartir uniformément les charges. Avant toute initiative de ce genre, il est impératif de prendre le conseil d’un professionnel averti !