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Points de rouille sur la carrosserie de la voiture : comment stopper les dégâts ?

Depuis quelques années, la protection anticorrosion des carrosseries de véhicules automobiles a prodigieusement progressé. Il devient extrêmement rare, de voir un bas de caisse ou de portière perforé d’innombrables petits trous à la façon d’une dentelle, iceberg visible d’une attaque à cœur, des parois internes inaccessibles et peu ventilées. Aujourd’hui, elle est surtout provoquée par une négligence d’entretien ou par une dégradation accidentelle du film protecteur. Il convient donc de rester vigilant aux moindres traces de rouille, pour traiter, sans tarder les parties détériorées avant que le mal ne s’étende.

Pourquoi les tôles et pièces d’acier rouillent-elles ?

Tous les métaux s’oxydent, mais seuls les alliages de fer rouillent. L’oxydation superficielle, lente de la plupart des métaux non ferreux (aluminium, cuivre, zinc, etc.), crée un film de surface les protégeant, pendant de longues périodes d’une destruction en profondeur, sauf conditions électriques particulières. L’oxyde de fer, est le résultat d’une réaction électrochimique inévitable du métal nu et de la plupart de ses alliages, au contact combiné de l’oxygène et de l’eau. La transformation s’effectue, au niveau moléculaire. Le fer se transforme en rouille, lorsque des électrons de molécules de fer se déplacent vers les molécules d’oxygène, suivant, pour ce faire, un courant électrolytique, pour lequel l’eau naturellement chargée de sels ou d’acides, sert de conducteur. Chaque molécule de fer ayant subi ce transfert devient un microscopique point de rouille. Ce processus se perpétue, de proche en proche, jusqu’à disparition totale de toute trace de fer, tant que les conditions environnementales sont réunies.

Décapage de la rouille naissante

Le premier temps de l’atteinte d’une surface ferreuse par la rouille, se manifeste par l’apparition de points bruns, à peine perceptibles et sans relief apparent. Ceci n’est qu’une illusion de nos organes sensoriels, car vu au microscope, l’emplacement du point de rouille enlevé, laisse un minuscule cratère. Un léger coup de brosse métallique souple, suffit à enrayer le processus. Sur les objets brillants, brossés ou polis, comme les aciers inoxydables et les surfaces chromées ou nickelées, il est possible de redonner sans grande peine l’aspect du neuf. Frottez la surface avec une paille de fer triple ou quadruple zéro simplement imbibée de bicarbonate de soude dilué dans du jus de citron ou avec du vinaigre blanc. Un rinçage à l’eau claire essuyé avec un chiffon sec s’impose. Il faut cependant entretenir régulièrement ces endroits, car tôt ou tard, l’oxydation réapparaît. Pour les surfaces ayant subi un traitement électrochimique (bichromatage, galvanisation…), détectez au plus vite les rayures ou impacts pour les traiter à l’aide d’un produit un isolant.

Décapage mécanique et chimique des surfaces faiblement et moyennement oxydées

La seconde phase de dégradation par la rouille se manifeste par une altération uniformément répartie sur de grandes surfaces ou par plaques nettement dessinées. Viennent ensuite, les premiers symptômes critiques d’aggravation, matérialisés par la formation de boursouflures, poussant la peinture, puis se détachant en croûtes. Pour les pièces mécaniques de précision, il est déjà trop tard, le remplacement est inévitable. Il est par contre encore temps d’agir de différentes façons, pour sauver la visserie et les pièces de carrosserie :

1 – Préparation du support

Placez le véhicule ou les pièces à préparer dans un endroit sec. Pour les travaux localisés, protéger la partie saine de la carrosserie à l’aide de film plastique fixé par un ruban adhésif. Ne négligez pas cette précaution, car les limailles projetées par les moyens de ponçage mécaniques s’incrustent dans la peinture et deviennent autant de futurs points de rouille. Nettoyer soigneusement la surface à traiter à l’aide d’un détergent ou pour les plus abîmés d’un solvant. Les taches de graisse ou d’huileuses doivent être traitées à l’acétone. Toutes les parties friables instables doivent être éliminées par grattage.

2 – Le ponçage mécanique

Il est toujours possible de poncer de petites surfaces à la main, mais ce travail est inefficace pour les parties moyennement ou très dégradées et devient très rapidement harassant. Il est donc préférable d’utiliser des machines électromécaniques ou pneumatiques pour mettre la tôle à nue, sans laisser de traces de rouille résiduelle. Utilisez, de préférence, une brosse métallique rotative portative ou de touret pour les petites pièces ou les endroits peu accessibles et une ponceuse à  disque lorsque l’oxydation est très avancée. La meuleuse d’angle, équipée d’un disque émeri ou à ébarber, est mieux adaptée aux dégradations profondes. La ponceuse à ruban, enfin, est souveraine pour les grands panneaux plats oxydés en surface.

3 – le décapage par sablage

Le sablage ou sa variante soft, l’aérogommage, mieux adaptée aux carrosseries, sont les méthodes de décapage reines. Elles assurent l’élimination rapide et complète de toutes les scories, de la graisse, de la rouille, mais aussi des peintures et vernis. Le métal ressort de ce traitement, lisse, propre, sans altération ni déformation de surface. Cette technique n’apporte cependant pas de matière. Lorsque le métal est rongé, elle décape la rouille avec tant d’efficacité, que la surface traitée peut présenter des cavités ou même, dans les situations extrêmes, des trous ! Le principe du sablage consiste à projeter, sous pression d’air ou d’eau, des grains abrasifs de granulométrie et de nature adaptés à la surface à nettoyer et à son état. Pour être probants, ces techniques doivent être mises en œuvre avec des appareillages spécialisés performants et onéreux. Elles sont donc, le plus souvent, réservées aux professionnels.

Décapage chimique et électrochimique

Les pièces démontables peu attaquées peuvent être débarrassées de la rouille par trempage d’une durée de 12 à 24 heures, dans des bains acides tels que de vinaigre (de préférence de cidre), de jus de citron, de bicarbonate de soude ou de divers acides ménagers. Attention ! Certains produits, comme l’acide chlorhydrique, continuent à avoir des effets, longtemps après leur passivation, susceptibles d’altérer les pièces avec lesquelles elles sont en contact. De façon générale, ces techniques sont assez peu recommandables.

À l’inverse, le décapage par procédé électrolytique est une technique extrêmement efficace, pouvant être mis en œuvre, sans matériel sophistiqué, de façon artisanale. Pour cela, il suffit de suivre le processus suivant :

  1. Remplir d’eau déminéralisée, un bac en matière plastique de dimension adaptée aux pièces à décaper ;
  2. Fixer un câble électrique (rouge) sur une plaque d’inox (anode) ;
  3. Plonger cette anode dans le bain, de façon à ce qu’elle ne bouge pas ;
  4. Connectez le câble d’anode au pôle positif (+) d’une source de courant non alimentée ;
  5. Relier, par un câble électrique de couleur bleue, les pièces à décaper (cathode) et la borne négative (-) de la source de courant, toujours hors tension ;
  6. Plonger les pièces dans l’eau ;
  7. Alimenter le système en courant continu 12 volts (batterie, chargeur rustique…) ;
  8. Verser, dans l’eau, un verre de soude caustique, de lessive Saint marc ou de Destop (bain électrolytique) ;

Laisser l’électrolyse dissoudre toute la rouille, ce qui est effectif dès que vous ne voyez plus de bulles se former. Ce système donne des résultats étonnants, sous deux conditions impératives : les pièces ne doivent en aucun cas entrer en contact avec l’anode (court circuit) ; ne pas inverser le sens des bornes, ce qui créerait un effet contraire à celui recherché.

Méthodes de protection des métaux décapées

Nettoyées ou décapées à blanc, les métaux ferreux redeviennent très sensibles à la corrosion. Il convient de les recouvrir très rapidement d’une protection efficace. Il est fréquent de ne pas pouvoir, par manque d’accès, de matériel adapté ou simplement de temps, enlever toutes les traces de rouille. Les pièces repeintes dans ces conditions sont vouées à s’oxyder très vite et les points de rouille à réapparaître.

La mise en peinture

La peinture est la protection de surface la plus courante en automobile. Si toutes les traces de rouille n’ont pas disparu, il faut, en premier lieu, appliquer et laisser durcir un convertisseur de rouille. Ces produits, que l’on trouve sans difficulté dans le commerce, n’ont pas vocation à éliminer la couche oxydée, mais à se combiner intimement avec elle pour constituer une pellicule protectrice durable. Prenez garde, il faut obligatoirement recouvrir les parties traitées avec une peinture adaptée, généralement un primaire. Certains de ces produits, mélangés à une peinture quelconque, la transforme en un excellent antirouille, applicable directement sur le métal. Plus étonnant encore, on trouve des convertisseurs de rouille soudables à l’arc ! Ces précautions prises, il est possible de boucher les irrégularités avec un mastic spécial carrosserie que l’on ponce lentement à l’aide de papiers abrasifs à l’eau aux grains successivement plus fins (de 120 à 600).

En carrosserie, une mise en peinture classique, sur métal sain ou traité, est constituée de 3 couches :

  1. Le primaire projeté en fine pellicule, protège le métal nu et assure l’accrochage de la couche suivante.
  2. L’apprêt garnissant fixe le primaire, masque les infimes imperfections de surface et garantie la tenue de la peinture de finition. C’est sur cette couche que l’on coule les éventuels joints d’étanchéité au mastic polyuréthane. Pour un rendu parfait, l’apprêt garnissant doit obligatoirement être poncé avec un abrasif très fin (320, 400).
  3. La peinture de finition, outre son rôle esthétique, doit être dure, pour résister aux agressions mécaniques et chimiques (rayures, chocs, fientes, pollutions…). La peinture de finition est généralement passée en 2 couches croisées, mouille sur mouillée. Les peintures métallisées sont obligatoirement recouvertes d’un vernis incolore très résistant.

Les revêtements les plus résistants sont certainement les peintures bi-composants. Très dures et très brillantes, elles sont particulièrement durables, mais difficiles réclament une compétence et un matériel professionnels.

Protections particulières

Pour certaines zones du véhicule, la mise en peinture classique ne suffit pas à garantir une bonne tenue dans le temps. Les tôles subissant de fortes projections de gravillons ou de sels antigel, comme les châssis, les bas de caisses ou les passages de roues doivent recevoir un traitement approprié. Il s’agit le plus souvent d’un produit bitumé ou à base de caoutchouc, qui appliqué en couches épaisses, absorbe les chocs pour protéger la peinture anticorrosion. Ce traitement apporte également une touche appréciable de confort, en atténuant drastiquement les bruits.

Il existe, enfin, une palette complète de protections spécialement formulées pour la protection anti corrosion des pièces et équipements de mécanique automobile. Des peintures pour les blocs-moteur, les collecteurs d’échappement, les réservoirs de carburant… Mais aussi des anti-corrodants internes au moteur, pour les circuits de refroidissement par exemple.

La meilleure protection des pièces mécaniques en métaux ferreux, comme la visserie les axes et es tringles, reste le traitement électrochimique (bichromatage, galvanisation, etc.),