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Recharger la climatisation de sa voiture : pourquoi, quand, comment ?

Dans les voitures modernes, la climatisation est devenue la norme. La quasi-totalité des voitures particulières neuves d’aujourd’hui, sont équipées de cet élément essentiel de confort apprécié par la majorité des occupants du véhicule. On l’appréhende moins naturellement, mais la climatisation est aussi un accessoire de sécurité active, été comme hiver. Elle est très importante, par les fortes chaleurs d’été, pour préserver la santé des personnes fragiles, notamment pour les jeunes enfants et pour les personnes âgées.

On le sait moins, mais l’hiver, elle contribue à la sécurité de tous en asséchant l’atmosphère intérieure du véhicule, ce qui évite le dépôt de buée nuisible à une bonne visibilité. Certaines affections des voies aériennes peuvent aussi être exacerbées par le haut taux d’hygrométrie de certaines périodes humides de l’intersaison. Utile, cet accessoire réclame, cependant, un minimum d’entretien, pour fonctionner longtemps dans les meilleures conditions.

L’entretien courant de la climatisation

On a facilement tendance à oublier que nos véhicules sont équipés de clim, ne nécessitant le plus souvent aucune manipulation pour fonctionner. La lecture du carnet d’entretien de la voiture comporte, cependant, un chapitre entier sur le sujet. Il traite, bien évidemment de son mode d’emploi, mais apporte aussi quelques précisions sur son entretien courant. On y apprend, par exemple, qu’un autre élément sans rapport avec la climatisation est très affecté par son utilisation intensive : le filtre à pollen. Souvenez-vous que l’air forcé, généralement à forte puissance facilite le colmatage des filtres du circuit de renouvellement de l’air. Il faut donc être vigilant à leur remplacement aux dates et/ou kilométrages préconisés. Leur colmatage réduit sensiblement l’efficacité de la climatisation et l’accumulation des impuretés organiques qu’il retient favorise la prolifération de bactéries à la moindre période d’humidité ambiante. En bon état, il retient bien les pollens, à l’origine d’allergies chez les personnes vulnérables, mais il en laisse passer de grandes quantités lorsqu’il est obturé et les bactéries, plus fines, peuvent passer au travers, favorisant l’infection des voies aériennes (angines, rhino-pharyngites, etc.). Situé généralement sous le capot-moteur, au niveau du tableau de bord, le changement du filtre à pollen est à la portée d’un bricoleur moyen. Les autres contraintes d’entretien programmé de la climatisation de voiture concernent la bonne tension des courroies d’entraînement et le contrôle de la charge de liquide frigorifique.

Pourquoi contrôler le niveau de fluide frigorigène ?

Vous l’avez constaté, sûrement à de nombreuses reprises, lorsqu’on compresse un gaz, le frottement, entre elles, des molécules le constituant produit de la chaleur. Lorsque, par exemple, vous gonflez votre un pneu de bicyclette, un ballon ou toute autre vessie, le corps de la pompe chauffe proportionnellement à la pression et à la vitesse de gonflage. À contrario, lorsque vous laissez s’échapper l’air d’une réserve de gaz comprimé ou lorsque vous ouvrez le robinet d’une bombonne de butane, une pellicule de givre couvre rapidement le robinet, la glace peut même le boucher carrément. La climatisation met à contribution la propension de certains gaz à accentuer ce phénomène physique. Pour produire le froid, qui rafraîchira l’air de l’habitacle, il faut donc paradoxalement, commencer par produire de la chaleur. Schématiquement, le processus interne au circuit fermé de climatisation est le suivant :

  1. Entraîné par le moteur du véhicule au moyen de la courroie d’accessoire (ou par un moteur électrique spécifique, pour certains modèles de véhicules), le compresseur comprime fortement un gaz frigorigène (entre 10 et 20 bars ou plus…).
  2. Cette opération produit de la chaleur. Le gaz ainsi chauffé est dirigé vers le condenseur.
  3. Dans le condenseur, sous l’effet conjugué de la chaleur et de la pression, le gaz se liquéfie.
  4. Le liquide chaud, toujours sous pression, passe ensuite par le détendeur. Agissant comme le robinet de la bouteille de gaz, cet ustensile libère la pression plus ou moins vite, selon le froid désiré. C’est la phase de détente, gérée par un calculateur électronique.
  5. La détente retransforme le liquide chaud en gaz se refroidissant pendant son parcours dans un échangeur, sorte de radiateur (l’évaporateur), dans lequel il libère ses calories, utilisées pour refroidir l’air de la voiture, par contact avec le flux de ventilation de l’habitacle.
  6. À la sortie de l’évaporateur, le liquide réfrigérant revenu à l’état gazeux, est à nouveau dirigé vers le compresseur pour effectuer un nouveau cycle.

Semblable à celui d’un réfrigérateur domestique, ce processus perpétuellement recommencé, s’effectue au sein d’un circuit, en principe, parfaitement étanche. De légères fuites, invisibles à l’œil nu, peuvent cependant faire imperceptiblement baisser le niveau de fluide frigorigène. C’est la raison pour laquelle il est indispensable de faire contrôler périodiquement ce niveau et systématiquement si une baisse d’efficacité du dispositif de climatisation se fait ressentir.

L’écoulement d’eau sous le véhicule, est-il normal ?

On constate fréquemment un écoulement d’eau sous un véhicule climatisé. Il s’agit du rejet, tout à fait normal, des condensats d’humidité relative, contenue dans l’air traversant l’échangeur servant à refroidir l’habitacle. En période hivernale, par temps de pluie ou lors de périodes humides et fraîches, cette particularité est mise à contribution pour assécher l’air intérieur du véhicule. Il suffit de régler le circuit de ventilation sur la position  » recyclage » et d’actionner quelques instants la climatisation. L’humidité contenue dans l’air de l’habitacle se condense au passage dans l’échangeur, la buée disparaît rapidement des vitres !

Quand faut-il recharger le fluide frigorigène ?

Il devient nécessaire de recharger le circuit de la quantité de fluide est insuffisante pour que l’ensemble des composants de l’installation soit alimenté. Le manque de masse de fluide réfrigérant se traduit par un certain nombre de symptômes, liés à l’atmosphère à l’intérieur du véhicule :

  • l’air soufflé par la ventilation du bord, n’est plus très frais, voire reste chaud ;
  • le pare-brise se pare de buée, malgré le fonctionnement de la climatisation ;
  • l’air se charge d’odeurs nauséabondes.

L’étanchéité relative du circuit, les éventuelles microfuites ou tout simplement l’usure normale des pièces en mouvement peuvent permettre à des impuretés ou à de l’humidité, d’être transportées par le fluide, nuisant ainsi à l’intégrité du système ou provoquant des pannes. Les concepteurs ont donc prévus un filtre déshydrateur, généralement disposé entre le condenseur et le détendeur. Cette pièce, non-démontable, ne requiert pas d’entretien. En cas de saturation, elle doit être remplacée (entre 30 et 120 € selon les modèles). Pour éviter d’éventuels désagréments coûteux, comme le remplacement du compresseur (entre 300 et 600 €), il est largement conseillé de faire vérifier, à titre préventif, la climatisation au moins tous les deux ans.

Choix délicat du fluide frigorigène

Tout serait trop idyllique s’il suffisait d’utiliser, pour refaire le niveau, n’importe quel gaz, parmi les dizaines de références disponibles sur le marché. Pour faire simple, les voitures antérieures au millésime 2017, utilisaient du fluide frigorigène connu sous les références Fréon ou R12. Il s’agit de gaz de type CFC et HCFC, toxiques, inflammables pour la plupart et pas vraiment en adéquation avec les préoccupations écologiques actuelles liées au changement de climat. On trouve également dans ces années-là, des gaz R134A, HFC, mais pas très sympathiques non plus. Comme tous les gaz à effet de serre, leur utilisation est, d’ailleurs, soumise à de strictes contraintes administratives (code de l’environnement R-543-75 à R-543-123) et de sécurité. Il suffit de savoir que ce fluide peut être remplacé par un produit moins agressif de type R12a, compatible avec les huiles minérales et synthétiques présentes dans les circuits de climatisation automobiles. Option  plus satisfaisante pour le climat, mais forcément pour l’homme, le R22 et ses évolutions, n’affecte pas le climat, mais asphyxiant pour l’homme à forte dose,  il peut provoquer des affections respiratoires, cardiaques, etc. Pour minimiser les risques d’erreurs, le substitut frigorigène actuel le plus écologique (PRG < 1 à 7), le moins toxique pour les espèces vivantes est R-1234 (pour les véhicules < 2017) et ses évolutions (R-1234yf, R-1234ze…), pour les véhicules plus récents. Attention, toutefois, ce produit reste très inflammable.

Comment recharger le circuit de climatisation en fluide réfrigérant ?

Recharger la climatisation est, en principe, affaire de professionnel. Il saura vérifier l’étanchéité de l’ensemble, l’état et le bon fonctionnement de chaque élément. Inutile, en effet, de recharger une clim ne fonctionnant plus pour cause de panne du compresseur, si une fuite aussi minime soit-elle, vide à nouveau le circuit en quelques heures ou si le calculateur électronique ne gère plus rien ! Sur le plan technique, il y a l’épineux problème du fluide frigorigène évoqué plus haut et pour lequel il ne faut vraiment pas se tromper. Vous pouvez, cependant, décider d’effectuer vous-même la recharge. Il s’agit là d’un travail technique et complexe, réservé aux amateurs justifiant de quelques connaissances documentées en technique automobile et frigorifique. Pour simplifier la tache, les industriels commercialisent de kits rechargement prêts à utiliser (coût moyen, entre 24 et 60 € TTC, selon les modèles et les marques). Ces kits, de nature à éviter de nombreuses erreurs, se trouvent couramment chez les revendeurs d’accessoires automobiles ou en ligne. Ils comprennent en général :

  • 1 bidon de fluide frigorigène (canister) ;
  • 1 raccord souple de raccordement compatible avec le canister et le raccord rapide du véhicule ;
  • 1 raccord rapide de basse pression, type « R134a » ;
  • 1 raccord autoperforant adapté au canister ;
  • 1 manomètre, gradué en PSI (mesure équivalente à 6.894757 kpa).

Prévoyez aussi les protections habituelles (gants, lunettes, etc.). Les outillages de base contenus dans tous les ateliers de bricolage automobile sont suffisants. Il est, par contre, impératif de serrer les vis, écrous et raccords avec modération, ou à l’aide d’une clef dynamométrique selon les couples prévus sur le manuel technique de la climatisation.

Utilisation d’un kit de recharge pour climatisation de voiture

L’exécution de ce travail, doit impérativement être précédé du contrôle de compatibilité du fluide frigorigène avec celui chargé dans le circuit concerné, ainsi que de la parfaite concordance des accessoires de raccordement rapide. Il est important, également, d’avoir repéré, au préalable, l’emplacement précis (sous le capot-moteur), de la vanne basse pression et de son bouchon de protection et de connaître la pression d’usage (consultez à ce sujet la notice technique de la clim), habituellement comprise entre 26 et 45 PSI. La suite est un jeu d’enfant, si l’on suit, à la lettre, l’ordre chronologique des manipulations :

  1. fixer le manomètre sur les flexibles de raccordement, flexible amont équipé de sa vanne de coupure vers le canister, flexible aval vers le raccord rapide R-134a ;
  2. ôter le bouchon de protection de la vanne basse pression du circuit de la climatisation, puis connecter le raccord rapide R-134a (de couleur bleue), sur la vanne basse pression du circuit de climatisation (Attention : jamais sur la vanne haute pression de couleur rouge, si elle existe) ;
  3. visser la vanne de coupure du flexible sur le canister (sens horaire) :
  4. maintenir le canister verticalement, vanne de coupure vers le bas ;
  5. ouvrir la vanne. Le transfert du fluide frigorigène entre le canister et le circuit de clim commence ;
  6. Fermer la vanne lorsque la pression d’usage, affichée sur le manomètre est atteinte.
  7. Laisser tourner quelques minutes, clim à fond, pour contrôler la bonne production de froid dans l’habitacle. Si cela n’est pas satisfaisant, réinjecter du liquide, dans la limite de la pression maximale ;
  8. Lorsque tout fonctionne normalement, déconnecter le rapport rapide et replacer le bouchon de vanne.

Pour maintenir le bon état et prolonger la durée de vie de la climatisation, il est important de la faire fonctionner, été comme hiver, au moins 10 à 15 minutes deux fois chaque mois. Attention : la procédure peut varier légèrement, suivant le type de kit de recharge.