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Comment choisir ses pneus de voiture ? Que faut-il prendre en compte ?

Le choix des pneumatiques d’une voiture figure parmi les éléments clef pour approcher au plus près, les meilleures performances et les meilleures conditions d’utilisation du véhicule en matière de sécurité, de confort, de performance et d’économie. Le choix du pneu est tellement important que dans les compétitions automobiles, il est bien connu qu’une course peut se gagner ou se perdre, en fonction du choix des pneus. Les particuliers que nous sommes, sont loin de ces préoccupations et nous devons choisir des pneus polyvalents, s’adaptant aux conditions de route rencontrées le plus souvent, car il n’est pas question de remplacer les pneus à la première goutte de pluie ou en consultant le thermomètre familial. Comme souvent, le choix sera donc un compromis, fruit d’une réflexion personnelle. Dans ce dossier, nous faisons le point complet des données à pendre en compte, pour un choix éclairé.

Les figures imposées

Avant même de penser ou de parler de choix personnel, il est important de faire le point sur les données techniques définies par le constructeur du véhicule. Concernant les pneus, elles sont d’ordres structurels et dimensionnels. Ces données de base, ne souffrent d’aucune interprétation personnelle et sont à respecter à la lettre. Elles se réduisent à un assemblage barbare de lettres et nombres, du type « 205/55 R16 91H ». Il ne s’agit pas d’un code secret, à la façon des espions de nos romans, mais d’une succession de mesures définissant les dimensions du pneu, le type de sa structure et la vitesse maximale pour laquelle il a été conçu. Déchiffrage :

  1. Le premier nombre, composé de trois chiffres, indique la largeur de la bande de roulement du pneu, exprimée en millimètres. C’est la largeur de la surface de roulement en contact avec le sol. Ainsi, dans notre exemple, nous savons à la simple lecture de cette information que notre pneumatique mesure 205 mm de largeur.
  2. Le nombre à deux chiffres situé après le slash est la hauteur du flan du pneu, exprimée en pourcentage de la largeur précédente (raison pour laquelle ces deux nombres sont séparés par un slash). La hauteur de gomme de notre pneu exemple est donc de 205 x 65 % = 133,25 mm.
  3. La lettre (majuscule) suivant la première série de nombre est représentative du type de structure du pneu. R, en l’occurrence, signifie (radial), c’est-à-dire que l’armature métallique noyée dans la gomme est perpendiculaire à la bande de roulement. Cet exemple ne doit rien au hasard ! Les structures radiales ont quasiment monopolisées le marché actuel des automobiles routières de série, car plus stables et moins sujettes à l’échauffement, elles sont donc plus sûres et plus performantes que les structures diagonales (D) ou ceinturées (B). Dans le subconscient collectif, nous devons cette invention à la firme Michelin, notre manufacturier national. Hélas, dusse en souffrir notre orgueil partisan, c’est l’Américain de San Diego A.W. Savage, qui a déposé le brevet initial, dès 1915. Gloire cependant à l’ingénieur « maison » français Marius Mignol qui, améliorant le système, a permis à Michelin de l’industrialiser en 1946 ses fameux pneus X !
  4. Le nombre à deux lettres suivant définie la taille de la jante, exprimée en pouces (1 pouce = 2.54 cm). En conséquence, le diamètre de la jante adaptée à notre pneu, mesure est de 16 x 2,54 = 40,64 cm. Ce chiffre est important, car aucun pneu portant un nombre différent ne pourra se monter sur cette jante. Dans le langage courant, nous dirons qu’il s’agit d’une jante de 16.
  5. Le nombre suivant est l’indice de charge. Il définit le poids maximal que peut supporter le pneu (580 kg pour l’indice 89, 615 kg pour l’indice 91…). Attention toutefois, si un essieu à deux roues peut supporter le poids d’indice cumulé de chaque roue (dans notre exemple 615 x 2 =1 230 kg), ce n’est pas toujours le cas pour les roues jumelées. Certains manufacturiers présentent donc leurs pneus avec un indice de chargement à deux chiffres, séparés par un slash. Le premier nombre est l’indice à prendre en compte lorsque la roue est isolée, le second lorsque la roue est jumelée. Un essieu affichant des pneus à indice de charge 91/89, peut supporter 615 x 2 = 1 230 kg pour des roues seules, mais seulement 580 x 4 = 2 320 kg, s’il comporte des roues jumelées.
  6. La lettre majuscule suivante est également un indice. Il définit la vitesse maximale supportée par le pneu avant que ses qualités intrinsèques ne se dégradent. Il existe une trentaine d’indices, s’étalant entre A1 (5 km/h) et Y (300 km/h). Pour notre pneu témoin, l’indice H, autorise une vitesse maximale de 210 km/h. Attention, l’ordre alphabétique des indices ne s’inscrit pas forcément dans un ordre croissant de vitesses. Pour donner une idée, l’indice H (210 km/h) est précédé dans la plage des indices de vitesses, par l’indice U (200 km/h).

Les caractéristiques de base des pneus, ainsi définies et homologuées par le constructeur, par motorisation et pour chaque modèle de sa gamme de véhicules. Ils sont intangibles ! Vous devez donc les respecter scrupuleusement, en choisissant un pneu conforme, sous peine de tomber sous le coup de la loi et/ou de subir une contre-visite lors du passage au contrôle technique. Deux exceptions toutefois : les indices (poids et vitesse), ne constituent qu’une valeur minimale, vous pouvez donc choisir, à loisir, un indice plus élevé. Certains modèles de véhicules sont homologués avec différentes largeurs de bande de roulement, pour répondre à des usages particuliers. Ce peut-être le cas, notamment, de véhicules tout-terrain. Reportez-vous pour cela à la fiche d’homologation de votre modèle, dans sa motorisation.

Les inscriptions complémentaires

Les pneus fourmillent d’autres mentions, plus ou moins conventionnelles ou utiles, toujours inscrites en relief ou en incrustation dans la gomme du flan. Elles se reportent à la fabrication, aux performances ou à l’utilisation particulière liée au produit. S’Il est souvent difficile de discerner ces petits caractères, ton sur ton, il est parfois encore plus compliqué d’en comprendre le sens. Ils peuvent cependant être d’une aide précieuse au moment du choix, pour opter pour la chaussette vraiment adaptée à sa conduite et de ses besoins. Un même véhicule réclame des pneus différents si l’usage habituel est urbain, sur autoroute, sur chemins, en tout-terrain, familial, sportif, utilitaire, près de la mer ou en montagne. Comme sur un contrat, il peut être important de lire les caractères gras noyés dans la masse. Parmi les plus importantes pour le choix du pneu, on trouve :

  • 3PMSF (montagne stylisée avec 3 pointes triangulaires en haut), est un pictogramme obligatoirement présent sur les pneus homologués pour la circulation routière lors des périodes et dans les zones où les pneus Hiver sont obligatoires. On trouve ce pictogramme sur tous les pneus contact, mais aussi sur certains pneus toutes saisons.
  • M+S (mud & snow) ou en français, terre et neige, est une indication maison de plus en plus utilisée, pour désigner l’aptitude à un pneu à mieux accrocher sur des terrains difficiles. Attention, cette annotation n’a aucune valeur légale et ne peut donc se substituer aux pictogrammes cités plus haut.
  • Tubeless, précise que le pneu est apte au montage sans chambre à air.
  • DOT (Department of transportation), est un assemblage de 8 à 14 caractères, figurant obligatoirement sur le pneu depuis le début des années 2 000. Seuls, sont importants, pour le consommateur, les 4 derniers chiffres, car ils précisent la semaine et l’année de fabrication, « DOT xxxx1222 » signifie, par exemple que le pneu a été fabriqué pendant la douzième semaine de l’année 2022. Information importante, puisque selon l’usage, un pneu exposé aux intempéries garde toutes ses qualités pendant environ cinq années.
  • TEMPERATURE, suivi de notes entre AA et C, indique la résistance à l’échauffement du pneu. AA étant l’excellence du moment et C le minimum imposé par la réglementation. C’est une information importante, si l’on considère que l’échauffement excessif est une des causes d’usure prématurée du pneu.

Il existe des dizaines d’autres marquages spécifiques à chaque constructeur, comme le « treadwar », indice d’usure des pneus, sur une échelle de 60 à 620, ne donnant de comparaison, sans grand intérêt, qu’entre pneus de même marque, l’imbroglio des homologations par marques de voitures, pour chaque marque de pneus, etc.

Les quatre types de pneus, par ordre de volume de vente en France métropolitaine

  1. Les pneus été, sont mieux adaptés aux températures supérieures à 7° C. Très performants sur l’asphalte chaud, ils sortent convenablement leur épingle du jeu, sur les sols humides à trempés. Parfaitement utilisables, légalement, en période hivernale (sauf contre-indication locale), ils peuvent cependant souffrir d’un déficit d’adhérence sur les routes très froide. Ils restent l’équipement standard des automobilistes français.
  2. Les pneus toutes saisons recherchent le meilleur compromis entre les conditions de circulation en toutes périodes, sous tous les climats. Ils semblent être le produit idéal pour nos régions tempérées, ce qui lui vaut une cote de popularité en croissance. Ils sont cependant encore assez loin d’égaler les meilleurs niveaux de performances des pneus plus spécialisés.
  3. Les pneus hiver, également baptisés « contact« , présentent le grand avantage de rester souples par temps de gel ou de neige. La surface de contact avec le sol, constante, et la gomme plus tendre accroche mieux dans ces conditions, tant sur la trajectoire qu’en distance de freinage. Ils bénéficient, par ailleurs, d’une géométrie particulière et d’une grande profondeur des sculptures, aptes à « mordre » la glace et à mieux évacuer l’eau. En contrepartie, ils s’usent plus vite, surtout sur terrain sec et chaud. Attention, ces pneus sont obligatoires, en période hivernale, sur quelques routes dans les reliefs. Des panneaux routiers balisent ces zones.
  4. Les types de pneus spécifiques à certaines conditions d’utilisation particulières. Les pneus tout-Terrains (TT) acceptent, par exemple, un sous gonflage sévère (±0,8 bars), pour éviter l’enlisement sur le sable meuble ou encore les pneus dit increvables (runflat, RTF…), privilégiés par certaines marques pour leurs véhicules utilitaires, de sécurité ou de luxe.

L’étiquetage obligatoire

Depuis une dizaine d’année, l’étiquetage de chaque pneu, doit comporter, outre les informations dimensionnelles, trois informations de première importance : les indices de consommation de carburant, de capacité de freinage sur route humide et de niveau sonore.

  • Le classement de consommation est clairement affiché, sur une échelle colorée à 7 nuances, repérées de A à G. La performance du pneu, grosse lettre blanche inscrite sur fond noir d’une flèche, est située face à l’échelon concerné. C’est une information importante, directement liée à la résistance au roulement de la bande de contact du pneu. En ces temps d’inflation du prix des carburants doublés d’une prise de conscience écologique affectant le réchauffement climatique, rappelons que chaque échelon de ce pictogramme peut représenter à lui seul, une surconsommation de plus ou moins 1 %.
  • Les performances de freinage sur sol humide, également étagées de A à G, comportent la même flèche, sans nuance de couleur. Notez que la distance de freinage est proportionnelle à la vitesse du véhicule, mais qu’en pourcentage, l’échelle des valeurs n’est pas affectée par cette vitesse.
  • Le niveau sonore perçu de l’extérieur est symbolisé par un pictogramme de type « onde » à 3 niveaux, face auquel se trouve la valeur précise en décibels, inscrite dans une flèche noire. Cette notion, surtout codifiée dans le but de réduire au maximum les nuisances sonores du voisinage des routes et rues, est également une bonne indication sur le confort sonore des occupants du véhicule.

Pour synthétiser les options de choix, les usagers de régions très tempérées peuvent opter, en toute sérénité, pour un pneu été toute l’année. Les pneus contact sont mieux adaptés et quelquefois obligatoires, dans les régions montagneuses ou au climat sévère. Dans la mesure du possible, la solution technique la plus efficace, reste d’opter pour des pneus adaptés à la saison, tout en sachant que le bilan financier et la servitude technique seront plus lourds.