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Bruits parasites sur une voiture : comment identifier le problème ?

Qui n’a pas pesté contre ces innombrables petits bruits, souvent produits par les vibrations des pièces composant la carrosserie ou les accessoires de la voiture ? Certes, ils peuvent être entêtants au point que l’on se polarise sur leurs effets sonores pour ne plus entendre que cela ! Pourtant, à y réfléchir à deux fois, il est possible, dans certaines situations, de leur trouver quelques qualités et même une utilité certaine. Nous allons, dans cet article, tenter de démêler cet écheveau. Gageons, qu’après cet exercice, nous ne percevrons plus ces petits bruits énervants avec la même oreille.

Les bruits parasites provoqués par les vibrations dans l’habitacle ou la carrosserie

Bien que généralement très anodins et sans danger, ce sont, de loin, ces bruits, aussi désignés sous le nom poétique de « rossignols » ont le don d’agir sur le système nerveux. D’abord parce qu’ils impactent directement le confort d’un espace de vie que l’on souhaite le plus douillet possible, pour pouvoir se concentrer pleinement au pilotage du bolide. Il s’agit, le plus souvent d’éléments en tôle ou en plastique de qualité douteuse, fixés de façon aléatoire. Ils provoquent des grésillements, des  crissements, des grincements, des chuchotements, des bourdonnements, mais arrêtons là l’énumération d’une liste trop longue, constituant elle même une nuisance. On repère très bien la localisation approximative des bruits parasites de l’habitacle (tableau de bord, sièges, garnitures de portières ou autres voute de pavillons. Notons cependant qu’il est d’autant plus compliqué de les localiser avec précision, les éléments en cause, étant souvent masqués par la couche de finition superficielle.

De ce constat peut découler le seul danger effectif : en se concentrant sur l’origine d’un bruit gênant, on se déconnecte plus ou moins totalement de l’attention de conduite. Alors, si nous avions un seul conseil, pour ce type de  travaux, confiez le volant à une tierce personne, pour utiliser toute votre disponibilité sensorielle sur l’objet de votre recherche ou faites l’acquisition d’une caméra sonore spécialisée. Notons, avec une pointe de rage, que ces bruits anodins sont bien connus des constructeurs, que certains considèrent « normaux ». Cela entre dans un schéma économique très maîtrisé, dans lequel le confort acoustique de l’utilisateur est largement moins important que la rationalisation des coûts de production ou le prix des matériaux. Ce constat explique, certainement, la raison pour laquelle la plupart des automobiles de luxe ne connaissent que très rarement ce phénomène. En tout état de cause, si vous êtes confronté au problème, commencez par passer en revue l’ensemble des points de fixation vissés (y compris dans les endroits difficilement accessible. Vous serez certainement surpris par le nombre de vis mal serrées, voire manquantes.  Ces malversations corrigées, l’ambiance du bord devrait vite redevenir plus sereine.

De l’utilité des bruits parasites d’origine mécanique

Il s’agit là, à n’en pas douter, d’un aspect intéressant, utile et facilement exploitable des nuisances sonores, pouvant, sous certaines conditions, se transformer en précieux indicateur de l’état de la mécanique. Certains bruits anormaux peuvent, en effet, devenir autant d’auxiliaires révélateurs d’une défaillance mécanique prochaine pour qui sait les décrypter.  Il est tentant d’assimiler ce phénomène aux douleurs ou à la fièvre qui, dans notre organisme, constituent autant de signes précurseurs à de plus graves désordres: lorsqu’ils se manifestent, le mal est déjà fait.

Quelques ronronnements, bourdonnements et autres grondements

Un ronronnement régulier s’accentuant avec la vitesse et facilement localisable sur une roue avant ou arrière peut être un signe de fatigue émis par un roulement. Si le bruit s’accentue lors des virages à droite, le  roulement d’une roue droite est certainement en cause. À contrario, c’est une roue gauche si le bruit est plus perceptible en virage à gauche. Ne pas négliger ce signe, car après avoir émis ce bruit, un roulement de roue peut casser sans autre préavis. C’est alors la panne sèche.

Un bourdonnement

Un bourdonnement sourd, tout aussi régulier, mais perceptible seulement sur quelques plages de vitesse, est plus surement imputable à la qualité douteuse de certains pneus. Ce bruit peut facilement être confondu avec le précédant, mais il reste gênant et n’annonce aucun danger. Pas d’autre alternative de s’y faire ou de remplacer les pneumatiques !  Avec un peu de chance, il peut diminuer d’intensité avec l’usure de la bande de roulement

Un ronflement

Un ronflement, d’abord discret, puis s’amplifiant au point de devenir une pétarade insupportable pour les tympans, mais disparait, comme par enchantement dès que vous levez le pied de la pédale d’accélérateur, pas de doute, c’est le symptôme immanquable d’une fuite dans la ligne d’échappement. À remplacer sans délai, sous peine d’amande tout aussi contrariante.

Un ronflement intermittent

Un ronflement intermittent régulier, faisant vaguement penser aux vagues s’échouant sur une plage avec la régularité lancinante des boggies de chemin de fer sur les raccords de rails, est le signe de plats sur le pneumatique. On qualifie ces pneus de « carré », car la bande de roulement  contient des facettes plates. Ce signe doit être pris au sérieux, car s’il peut s’agir simplement de défauts dans la gomme du pneu, il peut provenir aussi du déréglage de la géométrie des roues (chasse ou carrossage), susceptibles d’influer sur la bonne tenue de route du véhicule.

Flatspotting

Le flatspotting est le phénomène précédent accompagné de légères vibrations, peut être provoqué par la déformation du pneu après un long stockage du véhicule sur ses roues. Les pneus sont alors aplatis sur la partie restée longtemps en contact avec le sol (flatspotting). Quelques centaines de kilomètres parcourus à vive allure devraient, les pneus se réchauffant régler le problème. Si passée cette période, bruit et vibrations persistent, seul le remplacement des pneus sera efficace. Lors de prochaines longues immobilisations, il sera prudent de surélever le véhicule sur des chandelles.

Claquements, craquements et/ou coups sourds

Claquements, craquements et/ou coups sourds lors des passages sur les bosses, les dos d’ânes, sur des routes irrégulières ou en situation de freinage d’urgence font penser à un jeu excessif dans les articulations du système de suspension (coupelles d’amortisseurs, silentblocs de barres de torsion…) ou de direction (biellettes, rotules…). Notez que ces incidents peuvent s’accompagner de grincements, de vibrations et de fuites de graisse. Attention : des claquements irréguliers, accompagnés ou non de vibrations, lors des manœuvres de créneaux ou autres changements de directions, peuvent aussi provenir d’une roue mal serrée. L’arrêt immédiat pour contrôle et resserrage éventuel des vis ou écrous de roues s’impose !

Cliquetis

Les cliquetis de type crécelle en folie, surtout au cours de braquage des roues ou à vitesse soutenue, se font souvent entendre lorsque les joints de cardan sont en déficit de graisse. Ce peut être le cas si le soufflet est déchiré, voire seulement percé si le véhicule circule en milieu corrosif (bords de mer, salaison anti verglas des routes). À ce stade, il y a de fortes (mal)chances pour que l’essieu de cardan soit à remplacer. Si son aspect ne présente pas de traces graves de corrosion, un simple remplacement du soufflet et l’injection de graisse neuve en quantité suffisante peut être enté, sans certitude de réparation pérenne.

Des grincements, des sifflements aigus ou des frottements

Des grincements, des sifflements aigus ou des frottements émanant du compartiment moteur peuvent faire penser à un dysfonctionnement de courroie d’accessoires. Une courroie de pompe à eau ou d’alternateur détendue peut siffler ou frotter contre un élément du moteur. Cette situation anormale doit être réparée sans délai, car en dehors du mauvais rendement des accessoires desservis pouvant provoquer une surchauffe du moteur et/ou un déchargement prématuré des batteries, la courroie elle-même s’use anormalement. Si votre véhicule est équipé d’une climatisation, deux options s’offrent : actionnée par la courroie principale d’accessoires, la clim fonctionne de façon erratique si celle-ci est détendue ; actionnée par une courroie dédiée à son seul usage, le sifflement s’interrompt lorsque l’on coupe la clim, signe évident que le bruit parasite lui est imputable. Rupture ou pas, courroie dédiée ou non, les risques d’abimer les câbles électriques et canalisations situés à proximité sont grands si une courroie est détendue, mais il y a cependant plus grave.

Bruits parasites spécifiques à la courroie de distribution : attention, danger !

Des grincements, des sifflements ou de lugubres bruits plaintifs peuvent aussi provenir de la courroie de distribution. Il est très facile de confirmer cette provenance alarmante, en ouvrant le capot moteur. Le carter de distribution, le plus souvent en matière synthétique, se trouve sur l’avant du moteur, ou pour les moteurs transversaux, à l’opposé de la boîte de vitesse. En fonctionnement normal, la courroie de distribution est discrète. C’est à peine si un léger chuintement peut être audible, pour une oreille exercée. Des sifflements de tonalité grave, perceptibles moteur chaud (même à température normale de fonctionnement) sont parfaitement anormaux. Si la courroie de distribution vient d’être remplacée, ne vous posez plus de question, stopper impérativement le moteur. Cette anomalie est un signe de  tension trop; importante de la courroie pouvant conduire à sa rupture à tout moment. Faites remorquer le véhicule chez le professionnel ayant effectué ce chantier pour qu’il revoit sa copie. Si, enfin, les sifflements ont laissés place à un bruit de marteau-piqueur, il est surement déjà trop tard, la courroie a commencée à se désintégrer et ce staccato est produit par les lambeaux cognant contre le carter. Si le moteur n’est pas coupé avant complète désintégrations de la courroie (c’est une affaire de secondes), les présomptions de casse moteur (pistons percés, soupapes tordues, moteur serré…), immenses. Plus banal et moins grave de conséquences, un sifflement aigu, s’intensifiant avec le régime moteur, évoque, quant à lui, un roulement de tenseur de courroie défectueux.

Les bruits parasites dus aux pneumatiques

Un ronflement intermittent régulier, faisant vaguement penser aux vagues s’échouant sur une plage, doublé de la régularité lancinante des boggies de chemin de fer sur les raccords de rails, est le signe de zones plates sur la bande de roulement du pneumatique. On qualifie ces pneus de « carré », clin d’œil aux facettes plates en opposition à la courbe régulière de la bande de roulement. Ce type d’usure doit être pris au sérieux, il peut s’agir simplement de défauts dans la structure de la gomme du pneu, mais cela peut provenir également d’un mauvais réglage de la géométrie des roues (chasse ou carrossage). Outre l’usure excessive du pneu et l’ébranlement des organes de suspension et de direction, cette anomalie est susceptible d’influer sur la bonne tenue de route du véhicule. Le phénomène précédent accompagné de légères vibrations, peut être provoqué par la déformation du pneu après un long stockage du véhicule sur ses roues. Les pneus sont alors aplatis sur la partie restée longtemps en contact avec le sol (flatspotting). Quelques centaines de kilomètres parcourus à vive allure devraient, les pneus se réchauffant régler le problème. Si passée cette période, bruit et vibrations persistent, seul le remplacement des pneus sera efficace. Lors de prochaines longues immobilisations, il sera prudent de surélever le véhicule sur des chandelles. Un cliquetis régulier, surtout perceptible depuis l’extérieur ou vitres baissées est sans doute le résultat d’un gravier coincé dans les rainures du pneu. Le plus souvent, la force centrifuge éjecte l’intrus dès que la vitesse de rotation augmente. Si le bruit persiste, il suffit de localiser le gravier et de l’extraire à l’aide d’un tournevis.

Les bruits de freins : le véhicule parle !

Il est courant qu’au freinage, le véhicule émette une palette de bruits, plus ou moins puissants, plus ou moins dérangeants ou plus ou moins intermittents, Il peut être utile ou important d’en déterminer l’origine. Le plus souvent, la qualité des plaquettes ou des disques est en cause.  Ces sons ne sont pas très agréables, mais ne comportent que très rarement un déficit quelconque dans la qualité du freinage. On constate cependant que les plaquettes ou garnitures qui crissent, s’usent plus vite. La prochaine fois, c’est promis, vous serez plus vigilant, mais dans l’immédiat, si vous avez fait confiance à un professionnel pour ce montage, n’hésitez pas à lui en parler ! L’encrassement des éléments mobiles du système de freinage vient en second, dans l’ordre des sources de bruit parasite les plus fréquentes. En s’usant, les plaquettes dégagent des poussières qui se fixent sur les surfaces environnantes, graissées par les impuretés en suspension dans l’air au raz du macadam. Vaporiser du nettoyant spécial frein est un remède simple et le plus souvent d’une grande efficacité. Les crissements et grincements sont quelquefois générés par le glaçage des plaquettes. Nous entrons là dans une variété de problèmes plus préoccupants.

En effet, produit par un frottement, quelquefois faible, mais continu des plaquettes sur le disque, le glaçage implique dans tous les cas un échauffement excessif, donc une usure prématurée du couple plaquettes/disques et un dysfonctionnement mécanique (pistons d’étriers grippés, ressorts de positionnement cassés ou corrodés…) et une perte d’efficacité au freinage. Pour cette raison, même si ces crissements et grincements sont, la plupart du temps, sans danger, il est préférable de faire vérifier le dispositif de freinage par un  professionnel. Le troisième groupe de bruits parasites au freinage est caractérisé par un méchant bruit raclement de ferraille sur ferraille. Ce peut être un signe d’usure des disques. Avec le temps, les plaquettes creusent un sillon de quelquefois plusieurs millimètres d’épaisseur, au droit de leur surface de portée, laissant un relief sur les bords extérieurs et intérieur. Ce relief arrive au contact du support métallique de la plaquette, avant même que la garniture soit usée. Une seule solution à ce problème : remplacer sans délai le couple disque/plaquette. Un frottement métallique, beaucoup  moins agressif, se fait aussi entendre, quelquefois, lorsque le témoin d’usure vient au contact du disque. À l’instant où se produit ce bruit pour la première fois, le témoin d’usure s’allume au tableau de bord. Il faut évidemment remplacer les plaquettes, mais cette fois, pas d’urgence : il reste encore suffisamment de garniture pour effectuer plusieurs centaines de kilomètres sans dommage.

Ce rapide tour d’horizon des bruits parasites produits par un véhicule automobile est loin d’être exhaustif ! Nous nous sommes attachés aux situations les plus courantes et surtout celles comportant un danger pour la voiture ou la sécurité de ses passagers. La courte liste des problèmes vraiment préoccupants met en évidence, l’importance à ne pas banaliser systématiquement ce genre d’informations sonores et de rester attentif à leur portée diagnostique.